10 règles d’or pour courir en montagne en sécurité

Nous sommes nombreux, traileurs des plaines ou des montagnes, à partir à l’assaut des sommets dès que l’heure des vacances a sonné. Que ce soit pour parfaire la préparation d’une course, pour se lancer un défi sur un ou plusieurs jours ou encore pour le simple plaisir de profiter de la nature, nous multiplions, en cette période estivale, ces sorties qui nous éblouissent les yeux et nous comblent de bonheur.

Pris par notre enthousiasme débordant et le sentiment de liberté que nous procure notre sport en montagne, nous oublions souvent que celle-ci peut aussi être dangereuse. Et que le danger peut venir de toute part : notre corps, le temps, le terrain, les rencontres…

Parce que WonderTrail pense que LA PRIORITÉ EN MONTAGNE EST VOTRE SÉCURITÉ, nous souhaitions vous rappeler ici 10 règles d’or à adopter pour que vos rando-courses en montagne se déroulent dans les meilleures conditions possibles. Bien sûr, cette liste de recommandations n’est pas exhaustive. Rappelez-vous toujours que vous êtes le seul responsable lorsque vous partez courir en montagne.

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1. TOUJOURS AVOIR SON TÉLÉPHONE PORTABLE SUR SOI

Élément incontournable de notre quotidien, on en vient à se demander comment on faisait avant qu’il n’existe. Pourtant le téléphone portable a toute son utilité en montagne et vous vous devez de l’avoir sur vous. Pas d’excuse du type « de toute façon on ne capte pas en montagne », nous allons vous expliquer pourquoi il est important de lui faire une petite place dans votre sac ou dans une poche de votre short. On pourrait en effet partir sans, mais force est de constater que c’est une sécurité supplémentaire.

Il se peut tout d’abord de capter dans des endroits improbables en montagne. J’ai souvenir d’un passage dans la neige à 2000 m où nous ne reconnaissions plus le chemin (normal, sous la neige) … Par chance, le réseau 4G passait et nous avons pu activer le GPS pour retomber sur notre trajet…

Si jamais vous ne captez pas, sachez que les numéros d’urgence restent parfois joignables même sans réseau (on peut voir indiquer « urgences uniquement »). Dans ce cas, votre téléphone va capter un autre réseau que celui de votre fournisseur et l’utiliser pour les appels d’urgence. Il se peut à certains endroits de ne même pas pouvoir joindre les numéros d’urgence, mais dans ce cas, sachez qu’il est possible que l’on vous retrouve plus rapidement si des informations sont transmises de votre téléphone à des antennes ou par géolocalisation notamment.

Vous allez me dire qu’il y a le problème de la batterie. C’est vrai mais, soit vous pouvez acquérir une batterie externe portative (c’est peu onéreux, assez léger et certaines se rechargent même à l’énergie solaire), soit vous pouvez le mettre en mode avion ou l’éteindre et ne le rallumer qu’à certains moments opportuns (pour prévenir les secours ou un proche). Faites d’ailleurs attention à l’endroit où vous rangez votre téléphone, qu’il ne s’allume pas tout seul et vide ainsi la batterie. Il est aussi possible d’investir dans un téléphone adapté aux activités outdoor: étanche, plus résistants et doté d’une batterie vous permettant d’être autonome sur plusieurs jours sans avoir à recharger votre mobile ou smartphone.

2. PARTIR AVEC LES NUMÉROS D’URGENCE

Avoir son portable sur soi, c’est bien, mais encore faut-il connaître les numéros d’urgence. Pas de soucis, nous allons vous les rappeler :

Le 112: numéro d’urgence prioritaire dans l’union européenne ;

Le 15 (SAMU) et le 18 (pompiers) sont les numéros nationaux ;

18-112

Si vous êtes à l’étranger, utilisez le numéro d’urgence de ce pays ;

N’hésitez pas à enregistrer dans votre portable le numéro de téléphone du PGHM (peloton de gendarmerie de haute montagne) compétent sur le massif dans lequel vous évoluez.

Rappelez-vous que les secours ne sont pas là pour secourir des personnes qui n’ont pas pris de mesures de sécurité suffisantes… Pensez toujours que lorsqu’on mobilise les secours, ils ne sont pas forcément disponibles pour une autre urgence.

3. AVANT DE PARTIR, VÉRIFIER LA MÉTÉO

Cela paraît évident et pourtant… Il ne s’agit pas simplement de regarder la météo à la télévision la veille sur une chaine nationale. Déjà parce qu’elle n’est pas assez précise et ensuite parce qu’elle aura pu changer le lendemain matin.

Vous trouverez sur Internet des sites spécialisés pour la météo des montagnes (ex : Météo France montagne) qui vous donneront la météo pour chaque massif. L’hiver, ils vous informent même sur les risques d’avalanches… Vous pouvez aussi avoir une information précise sur les conditions météorologiques dans les offices du tourisme. Consulter les régulièrement car le temps change vite en montagne.

4. DONNER SON ITINÉRAIRE A UNE PERSONNE DE CONFIANCE

Avant de partir, le mieux est de prévenir une personne de votre sortie. En effet, beaucoup de sportifs en plein air auraient pu être secourus plus rapidement s’ils avaient pris le temps de dire à quelqu’un où ils allaient et quand ils comptaient revenir. On n’y pense pas souvent, nous autres traileurs, mais c’est pourtant important.

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Donnez les renseignements à une personne de votre choix : jour de la sortie, heure de départ et heure probable de retour, itinéraire. Et si vous êtes du genre (comme moi) à changer votre itinéraire une fois sur place, prévenez des variantes possibles. Attention : n’oubliez pas de prévenir la personne de votre retour… Elle pourrait s’inquiéter pour rien et prévenir les secours alors que vous êtes tranquillement dans votre canapé à boire votre bière de récup.

5. PARTIR DE PRÉFÉRENCE A PLUSIEURS

 Encore une règle importante pour vos sorties trail en montagne, partez à plusieurs… Déjà parce que cela garantie un moment de partage sympathique, ensuite parce que s’il arrive quelque chose à l’un d’entre vous, les autres peuvent gérer la situation et appeler les secours.

Si toutefois, vous partez seul, soyez plus prudent… Pas la peine de courir comme un dératé dans des passages techniques… Vous êtes seul, ne prenez pas de risques, marchez s’il le faut, cela ne remettra pas en cause votre entrainement… Vous n’êtes pas en compétition et ne jouez pas la gagne. Soyez conscient des risques supplémentaires à partir seul.

Que vous soyez seul ou à plusieurs, on ne vous recommandera jamais assez de faire une formation aux premiers secours. En effet, s’il arrivait quelque chose, les secours peuvent mettre du temps à venir et il faut être capable de pouvoir se débrouiller seul pour gérer les premiers secours.

6. SE MUNIR D’UNE CARTE IGN DU MASSIF

Indispensable et peu encombrante, la carte IGN du massif permet d’éviter de se perdre … Il est vite facile en courant de louper un croisement ou de ne pas voir le balisage… surtout que dans certains endroits, il n’y a pas de balisage…

N’ayez crainte, elle se glissera facilement dans votre sac et ne vous rajoutera pas de poids supplémentaire.

7. AVOIR LE MATÉRIEL ADÉQUAT

Le matériel a toute son importance pour une sortie montagne. Nombreux sont les traileurs qui partent avec simplement une gourde à la main pour crapahuter sur les hauteurs. C’est jouissif mais pas très prudent. Nous ne sommes pas tous des Kilian Jornet.

Pensez à toujours avoir sur vous une couverture de survie et un sifflet. Ils ne prennent pas de place et sont légers. Le sifflet permet d’émettre un signal clair et fonctionne très bien même s’il n’y a pas de réseau (contrairement au portable). Rappelons d’ailleurs que le signal de détresse international est 3 ou 6 coups de sifflet suivis par une minute de pause environ, répété jusqu’à ce qu’une réponse soit reçue.

Bien sûr, partez avec des chaussures de trail adaptées, avec une bonne accroche. Vous trouverez sur le site Wondertrail.fr des tests produits qui vous permettront de trouver votre bonheur en matière de souliers. Pensez à un vêtement de pluie avec capuche (on ne sait jamais si le temps tourne alors que ce n’était pas prévu) et aux bâtons, qui, s’ils ne sont pas indispensables, peuvent être d’une grande aide notamment en cas de douleurs aux genoux ou autre… Une caquette ou un buff (qui servira de couvre tête) vous permettront d’éviter que le soleil ne cogne trop sur la tête…

8. DISPOSER D’UNE RÉSERVE D’EAU ET DE NOURRITURE SUFFISANTE

Mieux vaut prendre trop que pas assez… Il faut penser à s’hydrater et se nourrir régulièrement pour ne pas risquer déshydratation ou hypoglycémie…

Oui, oui, je sais, cela fait un sac chargé… Et bien vous irez peut-être un peu moins vite avec tout ça mais ça vous fera travailler votre puissance musculaire. Et puis le jour de la course, avec tout le matériel obligatoire, vous serez déjà habitué à porter un peu de poids. Vous nous remercierez, j’en suis sûre.

9. ADOPTER LA BONNE CONDUITE EN CAS D’ORAGE

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Si, malgré les précautions prises concernant la météo, vous apercevez des nuages noirs menaçants poindre le bout de leurs nez, n’attendez pas qu’ils soient au-dessus de votre tête pour réagir. Partez immédiatement !!! Si vous vous êtes laissé surprendre et que l’orage est déjà là, adoptez ces règles de conduite :

Éloignez-vous immédiatement des crêtes et sommets et trouvez un parcours de replis dans la vallée ;

Si vraiment les éclairs sont là, séparez-vous de vos bâtons et autres objets métalliques ou en carbone. De même ne vous servez pas de votre couverture de survie (car celle-ci est métallique) ;

Dans la mesure du possible, essayez de vous abriter le plus vite possible (refuge, bergerie…) ;

Si vous êtes dans un endroit trop exposé, accroupissez-vous, rentrez la tête dans vos épaules, pieds et jambes joints sur un isolant de préférence, ne laissez pas dépasser vos mains et bras et ne les laissez pas en contact avec l’environnement (sol, rocher, tronc, paroi…)

Éloignez-vous le plus possible des parois et plafond (de plus de 2 mètres)

En groupe, on aurait tendance à se serrer davantage or il convient au contraire de s’éloigner les uns des autres de plus de 2 mètres.

10. ADOPTER LA BONNE CONDUITE FACE A UN CHIEN DE PROTECTION DE TROUPEAUX

Les chiens protecteurs de troupeaux, ou fameux « PATOUS » (au sens strict, nom donné à la race de chiens Montagne des Pyrénées, grands chiens de couleur claire à l’allure impressionnante) sont la hantise de beaucoup de traileurs. En effet, la cohabitation entre patous et coureurs n’est pas toujours la plus évidente.

Tout d’abord, rappelons que les patous sont uniquement dressés à la dissuasion (nous faire peur pour qu’on ne rentre pas sur le territoire du troupeau qu’il protège). Rappelons également qu’un chien qui aboie est un chien qui prévient. Ce ne sont pas ces chiens qui sont agressifs (contrairement à ceux qui arriveraient par derrière sans faire le moindre bruit). Toutefois, des cas de morsures sont observés chaque année. Ils sont souvent dûs à des comportements humains inadaptés face aux chiens. Voilà donc quelques recommandations à suivre pour ne pas apparaître comme une menace pour le troupeau et ainsi ne pas risquer une morsure par ignorance :

Renseignez-vous sur les probabilités d’en rencontrer un (auprès de locaux par exemple). Parfois vous pourrez voir sur les chemins des panneaux vous indiquant leur présence mais ce n’est pas toujours le cas. Si vous voyez un troupeau au loin, essayez de repérer s’il y a un chien ou non. Ça vous permettra d’anticiper la rencontre

S’il y a un troupeau avec un chien, la première chose à faire est d’arrêter de courir. Si vous le pouvez, gardez vos distances en contournant, pour ne pas les perturber.

Ne paniquez pas. Les chiens ressentent la peur et s’en méfient.

Restez calme et faites des mouvements lents. Ne criez pas, ne tentez pas de lui faire peur avec vos bâtons ou en lui lançant une pierre. Vous pouvez lui parler calmement. S’il approche c’est souvent juste pour vous identifier. Si vous vous excitez, il pourra vous prendre pour un danger.

S’il se montre amical, ne le caressez pas pour autant ou ne lui donnez pas à manger. Il reste dans sa fonction de gardien. A l’inverse, s’il aboie pour vous intimider, il vous considère comme une menace, éloignez-vous lentement, ne forcez pas le passage et contournez.

Si vous êtes avec votre chien, tenez-le en laisse. Il semble possible de laisser le chien de protection s’en approcher pour qu’il le sente et fasse connaissance. Etant propriétaire moi-même d’un chien, j’aurai tendance à vous dire, ne cherchez même pas… contournez…

Attention aux enfants qui ont tendance à prendre le patou pour une grosse peluche…

Dans tous les cas, si vraiment vous avez peur ou avez des doutes sur le chien, ne cherchez même pas : faites demi-tour ! Il y a plein d’autres chemins en montagne.

« Voilà, nous avons fait le tour des conduites qu’il nous semble indispensable d’adopter pour vos sorties en montagne. Vous pouvez maintenant vous entraîner en toute liberté et sécurité. Bonnes sorties à tous ! »

Par Magalie LAVERGNE – 2 août 2017

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